Avec MAM à Gaza

Ce devait être une visite forte en symbole. Elle fut agitée et tendue. La Ministre française des Affaires Etrangères Michèle Alliot-Marie est devenue ce vendredi la première représentante française de ce niveau à se rendre dans la Bande de Gaza, depuis la prise de contrôle du territoire palestinien par le Hamas en 2007. L'occasion de réaffirmer les messages de la France dans cette partie du monde. En vrac : Israël doit lever entièrement le blocus du territoire, le soldat israélien Gilad Shalit captif depuis 2006 doit être libéré, les Palestiniens doivent se réconcilier et le Hamas doit devenir un interlocuteur acceptable en reconnaissant Israël et en renonçant à la violence.

Messages un peu occultés par le comité d'accueil qui a chahuté le cortège de Michèle Alliot-Marie dès son entrée dans la Bande de Gaza. Femmes palestiniennes brandissant des portraits de leurs fils emprisonnés en Israël, slogans hostile à la Ministre française des Affaires Etrangères... et des chaussures, des oeufs et de la terre jetés sur les 4x4 blindés du convoi.

Pourquoi? Parce que des propos concernant Gilad Shalit ont été attribué à tort à la Ministre. La veille, à Jérusalem, elle avait rendu visite à la famille du jeune franco-israélien, dans la tente installée devant la résidence du Premier Ministre israélien. Le père de Gilad, Noam, a alors qualifié de "crime de guerre" le fait que son fils n'ait reçu aucune visite depuis sa capture en juin 2006. Et ce terme de "crime de guerre" a ensuite été attribué par erreur à Michèle Alliot-Marie par la radio israélienne en arabe...

Cela dit, la colère de ce vendredi matin à Gaza n'avait rien de spontanée. Les manifestants étaient transportés en bus d'un endroit à l'autre, au gré du programme de la chef de la diplomatie française. Et les organisateurs avaient pris le soin d'imprimer de grandes affiches... l'une représentait le visage de Michèle Alliot-Marie barré d'un trait rouge.

Les incidents ont éclaté au point de passage d'Erez, puis devant le siège de l'UNRWA et enfin devant l'Hopital Al-Qods (récemment rénové par la France). En revanche, plus aucun manifestant lorsque la ministre française est arrivé à son dernier rendez-vous, au Centre Culturel français de Gaza. Et les forces de sécurité du Hamas étaient stationnées au bout de la rue. Pour signifier aux visiteurs du jour que - boycotté ou pas - Hamas est le seul maître ici

Le reportage diffusé sur RFI :

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