Blancs des pieds à la tête, ills avançaient lentement dans la foule, le 20 mai dernier alors que des dizaines de milliers d'Israéliens participaient à la "Marche des Drapeaux" qui, chaque année, marque l'anniversaire de la conquête de Jérusalem-Est par Israël.
Des soldats immaculés : maquillage blanc, uniformes blancs, armes et casques blancs... Le photographe Olivier Fitoussi a immortalisé l'un d'entre-eux, ce jour-là, alors que des incidents opposaient manifestants et contre manifestants (Palestiniens et Israéliens de gauche) devant la Porte de Damas à Jérusalem :
J'ai d'abord pensé que ces personnages blancs participaient à la célébration officielle de la réunification de la ville lors de la Guerre des Six-Jours en 1967, qu'ils incarnaient les fantômes des soldats israéliens tués pendant ce conflit.
Dans la foule, un manifestant israélien ne partageait visiblement pas mon point de vue. "Ce sont des anti-Israël!" assura-t-il aux amis qui l'accompagnaient, suggérant même à l'un d'entre-eux d'effacer la photo qu'il venait de prendre des mystérieux soldats blancs. Effacer des fantômes, c'est possible?
Renseignements pris, le Soldat blanc est une création de l'artiste israélien Yuda Braun. Qui a "patrouillé" ces derniers mois dans plusieurs lieux d'Israël et des Territoires Palestiniens. L'artiste est assez peu prolixe sur son positionnement politique (son site internet mentionne qu'il a grandi dans une colonie israélienne). Selon Yuda Braun "là où la politique a échoué, l'art triomphera".
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