Cependant, ces propos entrent en contradiction avec les conclusions des organisations non-gouvernementales israéliennes qui observent au jour le jour la progression de la colonisation sur le terrain.

Voir ainsi les sites internet de :

- Shalom Archav ("La Paix Maintenant")

- Terrestrial Jerusalem animé par l'avocat israélien Daniel Seideman

- Ir Amim ("Ville des peuples"), ONG israélienne engagée pour le partage de Jérusalem et contre la colonisation de la partie annexée de la ville

Toutes ces organisations s'alarment de voir progresser des projets immobiliers susceptibles d'éloigner, voire d'empêcher la perspective d'une solution à deux états.

Le plus sensible de ces projets est celui de la zone E1 dont la transformation en localité israélienne créerait une continuité territoriale entre Jérusalem et la grande colonie de Maale Adoumim en Cisjordanie. Ce qui aurait pour conséquences : 1° de renforcer la séparation entre Jérusalem-Est et la Cisjordanie. 2° de morceler la Cisjordanie, la coupant pratiquement en deux moitiés, nord et sud. Le tout compromettant l'avènement d'un état palestinien indépendant et viable avec Jérusalem-Est pour capitale.

Cette cascade d'annonces israéliennes fait suite au vote du 29 novembre à l'ONU, qui a fait de la Palestine un état-observateur non-membre des Nations-Unies.

L'État hébreu multiplie aussi les annonces de chantiers au moment où la nouvelle administration Obama se met en place. Le Président américain et le Premier Ministre israélien ne s'entendent guère et il ne serait pas étonnant que Benyamine Netanyahou gonfle les muscles avant d'entamer une partie de bras de fer avec le locataire de la Maison Blanche (à condition que le chef du gouvernement israélien reste à son poste, ce que les sondages semblent indiquer).

Tout cela intervient en effet sur fond de campagne électorale en Israël, où des législatives auront lieu le 22 janvier. Benyamine Netanyahou souhaite-t-il donner des gages à la frange de l'électorat la plus favorable à la colonisation? Les sondages donnant jusqu'à 12 sièges au parti nationaliste religieux "La Maison juive" l'incitent-ils à se positionner en héraut de la construction de nouvelles implantations?

Il est intéressant de constater que la droite de la droite israélienne est plus que sceptique. Des membres du parti d'extrême-droite Otzma LeIsrael n'hésitent pas à fustiger un Benyamine Netanyahou qu'ils jugent "faible" et qui - selon eux - veut seulement faire les gros titres de la presse avec ces annonces de nouveaux logements, sans jamais commencer à les bâtir.