Votée en 2002, cette loi permet à l'immense majorité des haredim (juifs ultra-orthodoxes) d'échapper au service militaire, auquel sont astreints leurs compatriotes (trois ans pour les garçons, deux ans pour les filles). Loi contestée... et jugée inconstitutionnelle par la Cour Suprême en février dernier. Question : quel dispositif remplacera la Loi Tal? Une nouvelle exemption qui irritera les laïcs de droite et de gauche? Ou une conscription étendue qui jetera des dizaines de milliers d'hommes en noir dans la rue?

Le sujet peut à lui seul faire exploser une coalition qui compte dans se rangs des éléments laïcs (le parti ultranationaliste russophone Israel Beitenou d'Avigdor Lieberman avec 15 députés) et des formations religieuses (les sépharades du Shass avec 11 députés et les ashkénazes du Judaïsme Unifié de la Torah avec 5 députés).

2° La bombe à retardement du budget

Israël a traversé sans encombre la crise économique mondiale de ces dernières années. Néanmoins le budget 2013 doit tenir compte d'une baisse prévisible des recettes, en raison du ralentissement de la croissance. Et il supportera surtout une augmentation des dépenses. Il faut en effet financer des investissements de sécurité comme le système antimissile Iron Dome qui intercepte efficacement les roquettes tirées de la Bande de Gaza en direction du territoire israélien. Il faut aussi financer les mesures sociales décidées après le mouvement social sans précédent qu'Israël a connu à l'été 2011 (par exemple l'éducation gratuite pour les enfants à partir de 3 ans).

On estime à 10 milliards de shekels (2 milliards d'euros) les économies que le gouvernement doit réaliser pour boucler son budget 2013. Les choix seront douloureux et pourraient faire voler en éclat la coalition formée après les législatives de février 2009.

3° Le Likoud au plus haut dans les sondages

Un récent sondage accorde 30 sièges (sur les 120 de la Knesset) au Likoud de Benyamine Netanyahou, en cas d'élections aujourd'hui. C'est mieux que les 27 actuels... on ne peut pas dire que le Premier Ministre et son parti connaissent l'usure du pouvoir. Les mêmes sondages prédisent aussi l'effondrement du parti Kadima (centre-droit, opposition) qui passerait de 28 sièges aujourd'hui à seulement une douzaine. Dès lors, on voit mal pourquoi Benyamine Netanyahou se priverait de faire valider ses choix par un nouveau scrutin.

4° le calendrier électoral américain

Si Barack Obama est réélu au mois de novembre, il y a fort à parier qu'il reviendra en force sur le dossier proche-oriental, certainement le plus cuisant échec de son premier mandat en terme de politique étrangère. Les mains libres car ne pouvant briguer un troisième mandat, le Président américain pourrait décider de faire pression sur Israël afin d'obtenir des concessions dans le Processus de Paix aujourd'hui au point mort. Réélu, Barack Obama pourrait aussi peser de tout son poids sur Israël pour empêcher le scénario-catastrophe d'une frappe israélienne préventive contre les installations nucléaires de l'Iran.

Dans ce cas de figure, Benyamine Netanyahou a tout intérête à se présenter face à l'administration américaine en position de force, regonflé par une victoire électorale.