Cette photographie très minutieuse de la situation du Hamas (qui marquera cette année le 25ème anniversaire de sa création) relève notamment les points suivants :
- Mais les révolutions arabes ont aussi un coût pour le Hamas qui a du déménager de Damas où son Bureau politique était installé depuis des années. La décision n'a pas été facile à prendre, car la Syrie de Bachar El Assad fut un parrain fidèle et généreux à l'époque ou la majorité des pays sunnites boudaient le Hamas. Conséquence de cette prise de distance : le Hamas a mis en péril sa relation avec son autre grand parrain régional : l'Iran.
- Cet environnement nouveau attise les divergences au sein même du mouvement islamiste palestinien. Deux stratégies s'affrontent. La première consisterait à ne pas bouger : attendre que les rivaux de Ramallah (Autorité Palestinienne dominée par le Fatah) s'affaiblissent, que la situation économique de Gaza s'améliore et que les alliés naturels du Hamas – les islamistes - se renforcent dans la région. L'autre option consisterait au contraire à profiter des bouleversements en cours dans la région pour faire des gestes historique, par exemple avancer vers une réelle réconciliation Hamas-Fatah, restée lettre morte malgré de nombreuses annonces. Globalement, le Hamas de Gaza soutient la première stratégie et celui "de l'extérieur", la seconde.
- Pour la communauté internationale également, Occident en tête, il y a une occasion à saisir. En effet, comment continuer à boycotter le Hamas alors qu’aujourd’hui le dialogue s'impose avec les islamistes désormais au pouvoir en Égypte et ailleurs? Pour les auteurs du rapport d'International Crisis Group, il est vain d'attendre du Hamas qu'il accepte les fameuses "trois conditions" exigées depuis 2006 par le Quartet pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union Européenne et ONU) : renoncer à la violence, reconnaître Israël et reconnaître les accords israélo-palestiniens.
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