Mars 2010. Le Vice-Président américain Joe Biden est en visite en Israël. C'est pendant ce séjour que les autorités de l'État hébreu annoncent un appel d'offre pour la construction de 1600 logements dans la colonie de Ramat Shlomo, un quartier de Jérusalem situé en territoire revendiqué par les Palestiniens. Joe Biden repart furieux. À plusieurs autres occasions des appels d'offres pour des constructions dans les colonies seront annoncés à des moments particulièrement dérangeants pour l'administration américaine. Dernier exemple en date? L'annonce de plus de 1200 logements à Ramot et Pisgat Zeev... mardi 6 novembre, jour de l'élection américaine. 

Septembre 2010. Cela fait 10 mois que le gouvernement israélien a consenti à un gel partiel de la colonisation en Cisjordanie. Barack Obama réunit à Washington le Président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier Ministre israélien Benyamine Netanyahou pour une poignée de main, obtenant enfin une relance des négociations (à l'époque il n'y en a pas eu depuis fin-2008). Représentants israéliens et palestiniens se retrouvent ensuite à Charm el-Cheikh en Egypte puis à Jérusalem... mais chacun se demande si le gouvernement israélien va accepter de prolonger le gel de 10 mois qui touche à sa fin. La réponse est non, malgré l'insistance de l'administration américaine. Les constructions reprennent et les négocations s'interrompent. Elles n'ont jamais repris depuis.  

Mai 2011. Benyamine Netanyahou est en visite aux Etats-Unis et il rencontre Barack Obama à la Maison Blanche... l'occasion de moucher publiquement le Président américain en déclarant qu'il n'est: pas question pour Israël de revenir aux "frontières de 1967" que Barack Obama venait pour la première fois d'évoquer comme base de règlement du conflit israélo palestinien. Quelques jours plus tard, Benyamine Netanyahou assure que son pays "ne reviendra pas aux frontières indéfendables de 1967" devant le Congrès des Etats-Unis qui l'acclame à tout rompre, ponctuant le discours du Premier Ministre israélien de plusieurs ovations-debout.

Novembre 2011. L'exaspération de Barack Obama est captée par un micro resté malencontreusement ouvert. Cela se passe au Sommet du G20 de Cannes, le Président américain est accueilli par son homologue français de l'époque, Nicolas Sarkozy. "Je ne peux plus le voir, c'est un menteur", affirme le dirigeant français en parlant de Benyamine Netanyahou. "Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours !", répond Barack Obama.

Ces derniers mois ont aussi été marqués par des déclarations montrant le décalage entre l'administration-Obama et le gouvernement-Netanyahou à propos de la crise du nucléaire iranien :

Mars 2012 : "On parle trop de guerre" affirme Barack Obama à la veille d'une rencontre avec Benyamine Netanyahou à Washington. À l'époque, les Israéliens laissent entendre qu'ils sont prêts à frapper les installations nucléaires de la République Islamique, si l'État hébreu s'estime en danger.

Septembre 2012 : Benyamine Netanyahou exprime son impatience : "Le monde dit à Israël qu'il y a encore du temps. Moi je réponds: +du temps pour quoi? Du temps jusqu'à quand+?". À l'époque, le Premier ministre israélien demande à Barack Obama de fixer une "ligne rouge" signifiant à l'Iran qu'il s'expose à une intervention militaire si son programme nucléaire franchit ce seuil critique. Washington s'y refuse et finalement Benyamine Netanyahou fixera lui-même la fameuse ligne rouge, en la traçant au feutre sur un schéma de bombe, à la tribune de l'ONU à New York. Durant cette Assemblée Générale de l'ONU, Barack Obama n'a pas trouvé le temps de recevoir son allié Benyamine Netanyahou.