Archives de mai 2011

Y aura-t-il un "effet Ben Laden" au Proche-Orient?

Avalanche de réactions dans le monde à l'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden. En Israël, le Premier ministre Netanyahou applaudit... alors qu'à Gaza, lsmael Hanyeh le chef du gouvernement-Hamas dénonce le raid américain qui a coûté la vie au chef d'Al Qaïda.

Il semble acquis que la mort d'Oussama Ben Laden renforce le Président américain Barack Obama, sur la scène politique intérieure de son pays comme à l'étranger.

Avec un effet sur l'équation israélo-palestinienne?

Le drapeau du Hamas, le drapeau du Fatah

 

Le drapeau vert du Hamas et le drapeau jaune du Fatah, déployés simultanément à Gaza, c'était ce mercredi 4 mai, sur la Place du Soldat Inconnu. "Cela ne s'était pas vu depuis des années", commente un palestinien.

Ils étaient plusieurs centaines ainsi réunis pour fêter l'accord de réconciliation signé au Caire et scellé par une poignée de main entre le Président palestinien (et chef du Fatah) Mahmoud Abbas et le dirigeant du Hamas en exil, Khaled Meshaal.

Dans la foule, beaucoup de jeunes garçons et filles se définissant comme membres du "Mouvement Populaire pour en finir avec la division" ou du "Mouvement du 15 mars", ces groupes qui ont appelé ces derniers mois à la réconciliation palestinienne, sur fond de printemps arabe.

Le Hamas et Ben Laden

Le Hamas palestinien a condamné le raid qui a coûté la vie à Oussama Ben Laden et le sort qui a été réservé à son cadavre, immergé. Cette prise de position du mouvement islamiste palestinien a jeté le trouble, au moment où le Hamas signait un accord de réconciliation avec le Fatah de Mahmoud Abbas.

Si on examine de plus près les relations entre le Hamas (et plus généralement la mouvance des Frères Musulmans dont il est issu) et la galaxie Al Qaida, on découvre pourtant de profondes divergences entre ces deux tendances.

Israël a 63 ans

Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'Indépendance de l'Etat d'Israël. Cette naissance officielle est commémorée chaque année selon le calendrier hébraïque (lunaire), si bien que ce mardi 10 mai 2011 est "Yom Haatsmaout", "Jour de l'Indépendance" et 63ème anniversaire d'Israël.

Une odeur de viande grillée flotte dans l'air de Jérusalem... normal : c'est la tradition ici de se réunir en famille autour d'un barbecue, à l'occasion de la fête nationale. Il y a encore plus de drapeaux blancs et bleus ornés de l'étoile de David que d'habitude, aux façades des maisons comme aux fenêtres des voitures. Et en fin de matinée, un immense vacarme a résonné dans le ciel de la ville, lorsque l'aviation israélienne a effectué sa traditionnelle parade aérienne.

La clé des réfugiés palestiniens

Rencontrés ce dimanche à Ramallah, ce père palestinien et ses deux enfants. Ils participaient en famille aux commémorations annuelles de la Nakba, la "catastrophe" que représente selon les Palestiniens la naissance d'Israël en mai 1948.

Sur la photo, l'un des garçon montre la clé de la maison perdue par sa famille. Elle se trouvait à Rafat, près de Jérusalem, l'un des 450 villages palestiniens dont les habitants ont fuit ou ont été chassés durant les affrontements de 1948. Nombreux sont les réfugiés qui conservent précieusement cette clé.

C'est où 1967?

C'est une première : dans son discours sur le "printemps arabe" ce jeudi 19 mai à Washington, Barack Obama a décrit sa vision d'un état palestinien indépendant aux côtés d'Israël. "Les frontières d'Israël et de la Palestine devraient être fondées sur les lignes de 1967, a déclaré le Président américain, qui mentionne des échanges sur lesquels les deux parties seraient d'accord, afin d'établir des frontières sûres et reconnues pour les deux Etats".

Rappelons qu'avant la Guerre des Six-Jours de juin 1967 :

- la Jordanie contrôlait la Cisjordanie et Jérusalem-Est

- l'Egypte contrôlait la Bande de Gaza.

Netanyahou le père, Netanyahou le frère

Benyamine Netanyahou a prononcé le "discours de sa vie" (dixit la presse israélienne) devant les deux chambres du Congrès des Etats-Unis. Le Premier Ministre s'est dit prêt à "des concessions douloureuses" et à la "générosité" en ce qui concerne la taille d'un futur état palestinien. Mais la plupart des observateurs s'accordent pour dire que les conditions et les refus énoncés par Benyamine Netanyahou écartent toute perspective de reprise des négociations.

Pourquoi?

Cette fermeté a des ressorts bien connus :