La paralysie et le risque de l'isolement

Tony Blair est à Jérusalem. L'ancien Premier Ministre britannique est l'Envoyé Spécial du Quartet pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Russie, Union Européenne), crée en 2002, pendant la Seconde Intifada. En pleine paralysie du Processus de Paix (plus de négociations depuis septembre 2010), le Quartet tente de relancer le dialogue. Idée du moment : faire venir des représentants israéliens et palestiniens à Bruxelles dans les prochains jours, pour des entretiens séparés avec les membres du Quartet.

Le "forum des sept", le groupe des principaux ministres israéliens se réunit ce mardi (1er mars) pour discuter de la proposition. Inquiétude israélienne : que le Quartet soit une instance moins favorable à l'Etat hébreu que les seuls Etats-Unis, traditionnels parrains du Processus de Paix.

Les "packages" d'Obama ne font pas recette

Cela fait deux ans que Barack Obama est à la Maison Blanche et - pour la première fois ce vendredi 18 février - son administration a fait usage du droit de véto dont disposent les Etats-Unis au Conseil de Sécurité de l'ONU. Pour bloquer quelle résolution? Un texte arabe dénonçant la poursuite de la colonisation israélienne. Texte qui a reçu le soutien des 14 autres membres (permanents et non-permanents) du Conseil de Sécurité.

L'horreur dans le Sinaï

L'organisation israélienne de défense des Droits de l'Homme Hotline for Migrant Workers" publie un rapport alarmant (téléchargeable au bas de ce billet) sur les violences dont sont victimes les migrants africains qui traversent le Sinaï pour entrer clandestinement en Israël.

Au terme de leur odysée, soixante de ces migrants ont raconté les meurtres, les actes de tortures, les viols et le racket dont ils ont été victimes ou témoins.

En 2010, près de 12.000 africains, en majorité soudanais et érythréens sont entrés clandestinement en Israël en passant par le Sinaï égyptien.

 

Adieu Abbas?

C'est un effet du vent de changement qui souffle sur le monde arabe : l'Autorité palestinienne se souvient que son calendrier électoral a pris du retard. On n'a pas voté dans les Territoires Palestiniens depuis les législatives de 2006, remportées par le Hamas.

Sur fond de soubresauts tunisiens et égyptiens, l'Autorité Palestinienne a successivement annoncé des municipales pour le 9 juillet 2011 (prévues en juillet 2010 elles avaient été annulées un mois auparavant), puis des présidentielle et législatives "au plus tard en septembre 2011" (la présidentielle aurait dû avoir lieu en 2009 et les législatives en 2010).

Le Hamas - qui contrôle la Bande de Gaza depuis 2007 - a déjà rejeté l'idée d'organiser ces élections dans l'enclave palestinienne.

Si le processus annoncé par l'Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas va jusqu'à son terme alors, pour la première fois, une élection palestinienne se tiendra dans la seule Cisjordanie.

Porte close à Rafah

Totalement désert, le terminal de Rafah ...

... il s'agit du seul point de passage entre l'Egypte et la Bande de Gaza.  La semaine dernière les autorités égyptienne ont annoncé sa fermeture, sur fond de troubles dans le pays.

Les garde-frontières egyptiens sont là (photo)... de même que les hommes du Hamas, côté palestinien. Mais plus personne ne passe. Alors qu'avant la fermeture, 500 palestiniens en moyenne transitaient chaque jour, principalement pour recevoir des soins médicaux hors de la Bande de Gaza.

Le Plan Mofaz

Shaul Mofaz est né à Téhéran. Sa famille, juive iranienne, s'est installée en Israël dans les années 60 et le jeune Shaul s'est engagé dans l'armée de l'Etat hébreu en 1966. Il en a gravi tous les échelons puisque Shaul Mofaz a servi comme Chef d'Etat-Major, puis comme Ministre de la Défense dans le gouvernement d'Ariel Sharon. Comme ce dernier, Shaul Mofaz a quitté le Likoud pour fonder le parti de centre-droit Kadima, aujourd'hui dans l'opposition bien que première force politique à la Knesset. Shaul Mofaz est député et il préside la prestigieuse Commission des Affaires Etrangères et de la Défense au Parlement israélien.

Israël cherche Chef d'Etat Major

La nouvelle est tombée ce mardi soir : le Général israélien Yoav Galant ne prendra finalement pas ses fonctions comme chef d'Etat-Major le 14 février prochain, poste pour lequel il avait pourtant été choisi fin-2010.

Entre temps, une sombre et banale histoire de construction illicite s'est transformée en véritable scandale national : Yoav Galant a construit un parking et une allée sur des terres ne lui appartenant pas, autour de sa propriété dans le nord d'Israêl.

Dans un pays où le poste de "Ramat Kal" (Chef d'Etat-Major) est aussi important  - ou presque - que celui de Premier Ministre, Yoav Galant ne pouvait plsu prétendre au poste après les déclarations défavorables du Contrôleur d'Etat et du Conseiller Juridique du gouvernement israélien.

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L'Egypte, vue de Jérusalem

Il y a quelques semaines, en s'adressant à la presse étrangère, le Premier Ministre israélien soulignait la fragilité des alliances entre son pays et d'autres états de la région. Et Benyamine Netanyahou de citer l'Iran (proche allié de l'Etat hébreu jusqu'à la chute du Shah en 1979) et la Turquie (ex-pays ami avec qui le torchon brûle depuis l'Opération Plomb Durci en 2008-2009).

L'Egypte va-t-elle venir allonger cette liste d'amis perdus? Pour l'instant, nul ne sait quelle sera l'issue de la crise en cours. Mais en Israël, on suit de très près ce qui se passe chez le voisin égyptien, pays le plus peuplé du monde arabe et premier pays arabe à avoir signé un Traité de Paix avec l'Etat hébreu, en 1979.

Si le régime Moubarak s'effondre, qui viendra après lui? Avec quelle politique vis-à-vis d'Israël? Et quelle attitude vis-à-vis du Hamas au pouvoir dans la Bande de Gaza, avec laquelle l'Egypte partage une frontière longue d'une douzaine de kilomètres? 

"PaliLeaks"

Vous avez aimé les fuites Wikileaks? Alors vous vous passionnerez sans doute pour "PaliLeaks", surnom donné ce matin par un quotidien israélien à un ensemble de documents confidentiels publiés par la chaïne télévisée du Qatar Al Jazeera.

Avec MAM à Gaza

Ce devait être une visite forte en symbole. Elle fut agitée et tendue. La Ministre française des Affaires Etrangères Michèle Alliot-Marie est devenue ce vendredi la première représentante française de ce niveau à se rendre dans la Bande de Gaza, depuis la prise de contrôle du territoire palestinien par le Hamas en 2007. L'occasion de réaffirmer les messages de la France dans cette partie du monde. En vrac : Israël doit lever entièrement le blocus du territoire, le soldat israélien Gilad Shalit captif depuis 2006 doit être libéré, les Palestiniens doivent se réconcilier et le Hamas doit devenir un interlocuteur acceptable en reconnaissant Israël et en renonçant à la violence.

La surprise Barak

"Lo nechmad". En hébreu : "pas sympa". C'est le slogan qu'Ehud Barak avait choisi pour ses affiches de campagne, lors des législatives de 2009 en Israël.

Ce lundi, le général le plus décoré du pays et actuel Ministre de la Défense a annoncé qu'il quittait le Parti Travailliste... dont il était pourtant le chef.

C'est Ehud Barak qui avait convaincu sa famille politique de participer à l'actuel - et très à droite - gouvernement Netanyahou.

Le Ministre de la Défense annonce la création d'une nouvelle formation politique baptisée "Hatsmaout". En hébreu : "Indépendance".

Stupeur et colère chez les Travaillistes, qui accusent Ehud Barak d'avoir sacrifié le parti sur l'autel de ses ambitions personnelles.

Loopings dans le Negev

Bienvenue dans le désert du Negev!

Court séjour dans l'extrême-sud d'Israël, pour un reportage sur les migrants africains qui entrent ici illégalement, en passant par le Sinaï egyptien.

Le Negev est peu peuplé, c'est un euphémisme. De part et d'autre de la route, on observe surtout des campements bédouins, cabanes de fortune faites de tôles ondulées, de bois et de toile.

Autre population locale... les soldats israéliens qui profitent de ces étendues de sable pour s'entraîner. Blindés et fantassins font partie du paysage. Et comme en témoigne la photo ci-dessus, il devait y avoir ce jour-là un cours de loopings pour des pilotes israéliens.

Shepherd Hotel

Le Shepherd Hotel est debout mais éventré...

Qui croire?

La tombe de Jawaher Abou Rahma, dans le petit cimetière du village palestinien de Bil'in.

Le 31 décembre dernier, cette palestinienne de 35 ans est décédé dans les heures qui ont suivi la manifestation hebdomadaire organisée chaque vendredi dans son village pour protester contre la barrière de séparation construite par Israël pendant la Seconde Intifada.

Les habitants de Bil'in disent que la jeune femme est morte après avoir inhalé les gaz lacrymogènes dont l'armée israélienne asperge les manifestants qui les défient, chaque vendredi. Des habitants du village assurent que, le jour du drame, l'odeur du gaz était particulièrement intense.

Le Carmel en feu

Dimanche 5 décembre. Cela fait trois jours que la forêt du Mont Carmel est en feu. Pour éteindre l'incendie, une trentaine d'avions bombardiers d'eau sont désormais au travail. Israël ne possède aucun appareil de ce type mais des pays européens en ont acheminé en urgence. "Les pilotes grecs font un boulot formidable", me dit un jeune israélien en me montrant du doigt les avions qui viennent de passer au dessus de nos tête avant de déverser leurs cargaisons d'eau sur la forêt en flammes. Pas question de le contrarier ni d'agiter une quelconque fibre patriotique mais il est clair que les quatre appareils en question arborent  des cocardes bleu-blanc-rouge sous leurs ailes...

 

Le tunnelier de Gaza

"Deux hommes sont morts électrocutés dans mon tunnel la semaine dernière, m'a dit le tunnelier de Gaza... veux-tu descendre?"

Ce jour-là, il dit attendre 90 tonnes de ciment de contrebande venu de l'autre côté de son tunnel qui débouche dans le Sinaï égyptien.

Israël interdit toujours la livraison de matériaux de construction dans la Bande de Gaza, sauf s'ils sont destinés à des projets internationaux.

 

 

Totems et fantômes 2

Derrière un rideau clair, une pièce blanche et nue. Au centre, un lit d’hôpital flanqué d’une perche à laquelle est suspendue la poche de liquide transparent d’une perfusion. Sur le lit : Ariel Sharon. Les yeux mi-clos, vêtu d’une veste de pyjama bleu, la couverture remontée sur la poitrine, l’ancien Premier ministre israélien, plongé dans le coma depuis 2006 respire paisiblement. Nous sommes à la galerie d’art contemporain Kishon, dans le centre de Tel Aviv. Cette reconstitution hyper-réaliste (respiration comprise) est l’œuvre de l’artiste israélien Noam Braslavsky. Une réflexion sur le pouvoir (la figure d’Ariel Sharon), la disparition et l’absence (sa brusque plongée dans le coma en 2006 alors qu’il était en fonction), la vie et la mort (Ariel Sharon stationnant entre les deux depuis presque cinq ans).

Totems et fantômes 1

Un samedi soir de fin-octobre à Tel Aviv. Ils sont 30.000 massés sur la place qui, depuis 15 ans, porte le nom d’Yitzhak Rabin. Face à la scène et à l’écran géant, la foule écoute le discours que l’ancien Premier ministre prononça ici-même le 4 novembre 1995, juste avant d’être assassiné par un extrémiste israélien.
Puis ce sont les hommages, lus ou chantés. Le « peuple de gauche » israélien se rassemble et se souvient. Nombre de jeunes ont fait le déplacement, beaucoup ne devaient pas avoir 10 ans, lors de cette terrible soirée.
Cette année en Israël, on a beaucoup débattu de Rabin et de l’image qu’il laisse: était-il vraiment la colombe et le grand leader de gauche sous le portrait duquel se réunit chaque année le « camp de la paix » ?